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Date de mise à jour : 30/10/2017 (60 nouvelles épaves, 41 mises à jour)

Paquebot PORT NICHOLSON, ex MAKARINI (1916)
(1912-1917)

Pavillon BritanniquePort Line

Banc des "Hauts Fond de Gravelines
Saute sur une mine, le 15 janvier 1917

SS Port Nicholson
SS Port Nicholson

Caractéristiques

Paquebot lancé le 3 février 1912 sous le nom de MAKARINI N° officiel 132703, par le chantier Workman, Clark & Co. Ltd., Belfast (yard 310), pour la Tyser Line Ltd, Londres. Une cheminée, 2 mâts. Il est prévu pour 750 passagers sur la ligne Londres-Le Cap- Melbourne-Sydney.

Il mesure 149,4 x 18,7 x 12,5 mètres (490,2 x 61,4 x 32,9 pieds) pour un tonnage de 10624 t brut. Il est propulsé par deux moteurs triple-expension (23", 38,5" & 64,5"-45") de 804 NHP fabriqués par le chantiere, actionnant 2 hélices.

"Construit par Workman, Clark, and Co., société réputée de Belfast, pour "Tyser Line", le nouveau paquebot Makarini n'est pas seulement le plus long vaisseau de sa ligne, mais il peut aussi être considéré comme le pionnier de la flotte en ce qui concerne les aménagements pour les passagers de la Grande-Bretagne aux ports de Nouvelle-Zélande d'Australie. Jusqu'à présent le logement pour les voyageurs sur les paquebots de la Tyser avaient de modestes dimensions, mais sur le Makarini il y a de la place pour mille personnes, sans tenir compte de ses officiers et équipage. Presque 500 pieds de longueur, avec une large de 65 pieds, le Makarini jauge 10642 tonnes brutes. Son espace de pont qui est illimité, permet une libre promenade, tandis que les cabines (il y en a 151), offrent un espace, une ventilation, ou un calme, comme on en connaissait peu. Ces cabines, qui sont toutes placées sur le pont d'abri, contiennent de deux à dix couchettes. Les bains, les toilettes et d'autres accomodations sont, sur ce plan extrêmement, satisfaisants. C'est presque superflu de déclarer que le paquebot est pourvu de l'électricité, qu'il possède la radio et généralement que rien de ce qui contribue à la sécurité et au confort du public ne manque à bord. Propulsé par deux hélices jumelles, le navire est capable d'atteindre une vitesse de 14 nœuds. Le salon restaurant, qui s'étend sur la largeur complète du navire, est très vaste, capable de revevoir 450 couverts en même temps dans un parfait confort. Les qualités maritimes du paquebot, le Capitaine Hollis en parle merveilleusement, ayant traversé plusieurs périodes de temps très venteux sans problème. Sa vitesse moyenne entre Londres et Cape Town étaient 13.4 nœuds, mais, par suite de forts vents hostiles et de mers fortes sur le voyage de Cape Town à Melbourne, sa vitesse moyenne est tombée à 12.9 nœuds." Source : The Argus (Melbourne, Tuesday 23 July 1912).

En 1914, la Tyser Line, son propriètaire, forme, avec J. P. Corry & Co, William Milburn & Co, Thomas B. Royden & Co, la Commonwealth & Dominion Line, Port Line. En 1916, le navire est renommé PORT NICHOLSON.

SS MAKARINI

Dominion Line

SS MAKARINI

Publicité Commonwealth & Dominion Line

Le PORT NICHOLSON est, comme de nombreux paquebots, réquisitionné par l'Amirauté anglaise en 1916. Il va être utilisé comme transport de troupes. Les Britanniques ont créé l'Australian and New-Zealand Army Corps, placé sous les ordres du général anglais Birdwood. Ces troupes vont devenir célèbres sous le nom abrégé d'Anzac". Le PORT NICHOLSON, va être mis à contribution pour transporter ces soldats de Sydney vers le font français.

Le naufrage

Le 15 janvier 1917, alors qu'il arrive de Sydney, il saute sur une mine posée par le sous-marin UC 1 (Hugo Thielmann), devant Dunkerque. Heureusement les troupes australiennes transportées avaient déjà été débarquées à Dunkerque ainsi que sa cargaison de blé.

Il y tout de même deux victimes : Clark John, 24 ans, soutier, fils de William And Harriet Clark, Londres & Finchley John George, 36 ans, mécanicien, fils de John And Harriett Bertha Finchley, Londres.

Port Nicholson
Transport de troupe SS PORT NICHOLSON
(Photo State Library South Wales (ref 3261)

 

Une autre épave fabuleuse :

Le SS PORT NICHOLSON
(1919 - 1942)
Cape Cod
Torpillé, le 16 juin 1942

PORT NICHOLSON 1919
Port Nicholson N° officiel 143058

Cargo N° officiel 143058, lancé en novembre 1918 par les chantiers Hawthorn Leslie & Co. Ltd. à Hebburn-On-Tyne (Yard 487) pour la Commonwealth & Dominion Line Ltd. (Port Line Ltd), Londres. Il mesure 146.7 mètres de long et un baud de 19 mètres. Sa jauge brute est de 8402 tonnes. Il est propulsé par quatre turbines à vapeur de 967 NHP (construites par Hawthorn Leslie & Co. Ltd.) actionnant deux hélices et lui donnant une vitesse de 14 noeuds.

Le 14 juin 1942, le PORT NICHOLSON sous le commandement du capitaine Harold Charles Jeffrey avec 90 hommes d'équipage, appareille en convoi de Halifax. Ce convoi, le XB-25 était parti de Avonmouth via Barry. Il comprend 8 navires marchands : les cargos britanniques CATHCART (3708 Brt), EMPIRE FRANKLIN (7292 Brt), MANO (1418 Brt), MILCREST (5283 Brt), PORT NICHOLSON (8402) et les américains CHEROKEE (paquebot de 5896 Brt), NORLAGO (2606 Brt) et PAN YORK (4570 brt). Ils sont escortés par la corvette HMCS NANAIMO (K 101) et le destroyer britannique HMS VETERAN (D 72).

Le 16 juin, au nord-est du Cap Cod, il affronte une tempête. A 4 heures 17, le sous-marin U-87 (Joachim Berger) tire une torpille sur le bateau leader du convoi, suivi une minute plus tard d'une seconde torpille. Joachim Berger a observé son premier coup et il a pensé que la seconde avait manqué sa cible. Mais les deux torpilles ont bien touché le PORT NICHOLSON. A 4 heures 21, le U 87 tire deux autres torpilles qui frappent le SS CHEROKEE 5896 Brt (Clyde-Mallory Lines, Agwilines Inc, New York).
Le PORT NICHOLSON (capitaine Harold Charles Jeffrey) a d'abord été touché au niveau de la salle des machines où deux membres de l'équipage ont été tués. La deuxième torpille a touché à la poupe, rendant le navire ingouvernable. Il commence à prendre de la bande. La corvette HMCS NANAIMO K 101, commandée par le lieutenant Thomas James Bellas, se porte au secours de l'équipage. Le capitaine, 80 membres d'équipage et quatre canonniers sont ainsi sauvés.

A l'aube, le navire est toujours à flot. Le capitaine Jeffrey décide de remonter à bord à son navire pour évaluer les dégâts et les chances de récupération. L'équipe d'abordage est composée du capitaine, de l'ingénieur en chef, du commandant de la corvette et de cinq de ses hommes. Après avoir abordé le navire, vent se leve et la mer très agitée brise les cloisons déjà affaiblies, faisant couler rapidement le PORT NICHOLSON par l'arrière. Les hommes descendent les échelles et montent dans l'embarcation de sauvetage, mais l'aspiration du navire en perdition renverse leur bateau de sauvetage. Le capitaine Jeffrey, l'ingénieur en chef, le commandant de la corvette, Thomas James Bellas et deux de ses hommes (Lt John Molson Walkley et Leslie Horne) se noient dans l'accident. Les trois survivants de cette équipe d'abordage sont recueillis par la corvette...

Les victimes :

JEFFERY HAROLD CHARLES, 49 ans, capitaine - JOHN,WILLIAM HARRY, 28 ans, Donkeyman - MUNDAY,PHILIP ARTHUR, 39 ans, Chef Officier - McGREVY,WILLIAM, 21 ans, Officier mécanicien.

HMCS Nanaimo

U 87

HMCS NANAIMO (K 101)

Retour du U 87 à Lorient

La cargaison du SS PORT NICHOLSON a de quoi faire rêver le chercheurs de trésors : 1.707.000 onces de barres de platine, 165 millions de dollars de cuivre et de zinc, 1600 tonnes de pièces automobiles et 4000 tonnes de fournitures militaires.

L'histoire commence en 2008, lorsque, à la suite de la déclassification de documents concernant le SS Port Nicholson, l'équipage de la société Sub Sea Research, basée dans l'État du Maine, se met à sillonner les océans à la recherche du bateau. Les efforts payent : quelques mois plus tard, l'épave est repérée au fond de l'océan à l'aide d'un robot sous-marin, à 50 km environ de Provincetown, dans le Massachusetts par 200 mètres de fond. Mais il faut attendre d'obtenir les droits auprès du tribunal fédéral pour fouiller. La cargaison de platine, ô combien convoitée, date de 1942. Il avait été envoyé par l'URSS en guise de paiement pour le matériel militaire américain.

Ainsi, le trésor estimé à 53 millions de dollars à l'époque en vaudrait aujourd'hui 45 fois plus ! soit 3,3 milliards d'euros. "Il y a une forte possibilité qu'il y ait également au fond quelque 10 tonnes d'or et peut-être quelques diamants industriels", a indiqué au Boston Globe Greg Brooks, un responsable de la Sub Sea Research.

Video

 

Notes

1. En 1915, 50 000 hommes sont réunis à Alexandrie sous le commandement de Ian Hamilton. Le Corps britannique et l'Anzac vont être rejoints par les Français, troupes métropolitaines et de marine, troupes coloniales. Le 25 avril 1915, aux côtés de leurs alliés, les combattants de l'Anzac affrontent à Gallipoli dans les Dardanelles les troupes turques. Les combats se poursuivent d'avril à décembre 1915 et se soldent par de lourdes pertes. Depuis, le 25 avril est célébré sous le nom d'Anzac Day en Australie et en Nouvelle-Zélande. Après avoir évacué les Dardanelles, l'Anzac est transféré sur le front français au début de 1916. En mars, ses troupes forment deux corps d'armée, le 1er corps sous les ordres du général Birdwood et le 2e sous ceux du général Godley. Ils vont être engagés dans la fournaise de la Somme. Dès le mois de juillet 1916, les Australiens participent à la bataille de Fromelles au cours de laquelle ils subissent d'importantes pertes. En juillet et août 1916, les divisions australiennes attaquent le moulin de Pozières, défendu par les troupes de la garde prussienne et des régiments brandebourgeois. Des combats acharnés s'y déroulent pendant 45 jours. La position est conquise au prix de 23 000 morts parmi les Australiens. Quant à la division néo-zélandaise, qui tient un secteur autour d'Armentières, elle attaque le 15 septembre 1916 avec le soutien des premiers chars de combats. Les tanks font une énorme impression autour du village de Flers mais la percée ne peut être exploitée. La bataille de la Somme cesse fin novembre. Du 17 au 19 mars 1917, l'Anzac, dans le cadre de la 5e armée britannique, réoccupe le territoire évacué par les Allemands autour de Bapaume et se trouve ensuite au contact de la ligne Hindenburg. Le 11 avril, les Australiens attaquent cette ligne fortifiée dans le secteur de Bullecourt ; ils s'emparent d'une partie de la ligne de front. Début juin, l'Anzac est engagé dans la bataille des Flandres, symbolisée par les noms de Messines et Passchandaele. Dans la région d'Ypres, les soldats sont dans la boue et sous les obus à gaz moutarde ; l'ypérite tuera ou laissera invalides des dizaines de milliers d'entre eux. C'est à cette époque que les troupes néo-zélandaises et australiennes sont séparées et que l'expression Anzac cesse d'être utilisée. Les deux dominions reprennent leur identité. À la mi-avril 1918, les troupes australiennes mènent un combat très dur pour arrêter l'avance allemande vers Amiens ; elles libèrent Villers-Bretonneux le 25 avril. En juillet, sous le commandement du général Monash, elles s'emparent du Hamel et en août enfoncent le front allemand avec les Canadiens, puis progressent vers Roye et se battent dans l'Aisne en octobre et novembre. De leur côté, les néo-zélandais avancent en direction du Quesnoy qu'ils prennent en novembre 1918. Par ailleurs, des troupes australiennes et néo-zélandaises se battent de 1916 à 1918 dans les rangs de l'armée britannique sur le front anglo-turc. Plus de 416 000 Australiens, dont 313 000 sur le front occidental, ont été engagés ainsi que 128 000 Néo-Zélandais, dont plus de 90 000 ont combattu en France et en Belgique entre 1914 et 1918. Sur tous les fronts de la Grande Guerre, 60 000 Australiens et Néo-Zélandais ont trouvés la mort. Dans ces régions, de nombreux lieux de mémoire rappellent aujourd'hui le souvenir des Anzac. Ainsi, par exemple, à la demande des Australiens, un mémorial national a été élevé à Villers-Bretonneux à la mémoire de leurs soldats, les Diggers, morts au combat en France et en Belgique.
Source Les Chemins de la Mémoire n° 165" O ctobre 2006.

Troupes australiennes
Troupes australiennes

2. UC 1 : Parallement à la mise en chantier de sous-marins de type UBI, en 1914 l'état-major de la marine impériale décida de commander un bâtiment aux caractéristiques similaires mais dont la vocation première serait de mouiller des mines au large des côtes britanniques dans la perspective de contribuer à la désorganisation du trafic marchand de l'Angleterre. Une première commande de sous-marins (UC1 à UC10) fut passée aux chantiers navals Vulcan d'Hambourg fin 1914 et une seconde (UC11 à UC15) à la société A.G. Weser de Brème. L'UC I est un petit submersible destiné à mener des opérations de courte distance dans la mer du Nord ou en Manche, doté de faibles qualités nautiques. Il mesure 33 mètres de long pour un déplacement de 168 tonnes en surface et 225 tonnes une fois immergé. Il est propulsé par un moteur diesel six cylindres de marque Daimler Benz, d'une puissance de 90 chevaux qui lui confère une vitesse de 6.2 noeuds en surface pour une autonomie de 780 miles nautiques à 5 noeuds de moyenne. En mode plongée, un moteur électrique développant 175 kW/h lui autorise 5.22 noeuds avec une autonomie en immersion de 50 miles à 4 noeuds. Dépourvues de tubes lance-torpilles, ces petites unités sont équipées de six puits à mines de 100 mm, placés à l'extérieur de la coque, contenant chacun deux engins de type UC120. Quand le sous-marin passe en mode plongée, les puits se remplissent d’eau de mer et il est alors impossible d'avoir accès aux mines pour modifier leur réglage. Treize matelots et un officier forment l'équipage.
Source Les U-Boote du Kaiser, J. P. Dallies-Labourdette, Ed Histoire & Collections, 2009.

Sources

"The innocents abroad", Memento for the soldiers aboard the troopship Port Nicholson on its way to England and the war in Europe, Library of Australia (Bib ID : 1554809 ) ; SHOM France 2006 ; "Great Passenger Ships of the war" de Arnold Kludas, vol 1 ISBN 0-85059-174-0 ; "British Vessels Lost at Sea 1914-1918" by HMSO, 1919 ; The National Archives, Kew (BT 110/387/34 : Ship Port Nicholson, official number: 132703. When built: 1912. Registry closed: 1917 et BT 381/1374 : 143058) ; Photos State Library South Wales (PXE 722 / 3260-3261) ; Le Point.fr (Publié le 02/02/2012) ; Lloyd's Register (1917-1918) ;